Pour celles et ceux qui s’interrogent sur notre motivation à vouloir sauver ces doux géants, nous allons vous exposer quelle est la vie d’un mastin en Espagne.
En effet, le Mastin espagnol grand physiquement, endure des souffrances intolérables le conduisant souvent jusqu’à la mort de celui-ci. Trop tôt séparé de sa mère, il vivra au bout d’une chaîne ou lesté d’un rondin de bois le blessant au cou ou aux pattes à chacune de ses envíes de liberté, n’en pouvant plus de son seul horizon offert par locaux industriels, des fermes, des châlets de week-end.
Il ne connaîtra jamais la douceur d’une caresse, d’un baiser car il ne sert qu’à la garde.
Parfois son bourreau le mutilera en lui coupant les oreilles et de sa queue, afin de lui donner un air plus méchant et agressif essayant, sans y parvenir à faire croire qu’un mastin est ainsi alors qu’il est tout son contraire, sa vie ne sera plus désormais qu’une succession de jours sans fin, sans soins, souvent sans abri dans une solitude totale, loin des yeux et malheureusement très loin du coeur.
Oui, les mastins vivent des jours et des nuits d’enfer dans leur pays de naissance.
Nous connaissons tous le calvaire des galgos, brûlés et pendus à un arbre; celui des podencos loués aux chasseurs le temps d’une saison; puis reclus dans des lieux sordides jusqu’à ce qu’ils finissent par mourir de faim et de soif, voir jetés au fond d’un puit.
Ne parlons pas de celle des petits bodegueros abandonnés sans vergogne et regret à une vie d’errance; mais l’horreur de la vie du mastin est encoré bien plus méconnue, et si peu dénoncée car peu de gens en parlent.
Affamé, battu, vivant sous les intempéries, il a le regard de celui qui parfois lâche prise, se laissant doucement partir vers un arc en ciel qu’il espère atteindre, pour terminer avec cette vie de crimes et de châtiments qu’il n’a pas commis, trop c’est trop !
Il est le premier à être sacrifié dans ces tristements célèbres perreras espagnoles qui ne veulent pas le nourrir, ni même le sortir ou le soigner, car il coûte trop cher! De plus, peu de mastins sortent des perreras adoptés par une âme charitable. La reproduction de mastins continue à aller bon train dans les fermes, où les femelles servent d’usine à bébés dès leurs premières chaleurs, et ce jusqu’à épuisement total de leurs forces.
Quand vous sortez un mastin de l’enfer, ses yeux se remettent à briller, comme lorsqu’il regardait sa mère tellement attentionnée pour lui ; fidèles gardiens de leurs troupeaux et leur famille avec toute la retenue qui leur ait coutumière. Impressionnant par sa taille, il n’en reste pas moins doux comme un gros agneau qui aurait grandi trop vite. Mais ne vous y fiez pas, il est d’une rare intelligence : combien de mastins de rues avons-nous vu s’adapter en seulement quelques jours à une vie de chien de compagnie !
Tant que les espagnols le verront comme un simple un outil et non pas un être sensible, il restera enchaîné encaissant les coups encore et toujours; ne devant son salut qu’au courageuses bénévoles qui se dévouent désormais, de plus en plus nombreuses, à sa cause dans la péninsule ibérique, et font que les adoptions se déclarent enfin pour ces doux géants au cœur d’or.
Nous pouvons changer le cour de son histoire en signant des pétitions, en faisant des donations aux associations, et en les adoptant chez nous. Nous sommes souvent étonnées de voir la transformation qui s’opère chez le mastin, dès lors qu’il se sent en sécurité. Là où nous avions rencontré un chien la queue basse, les yeux au ras du sol, nous découvrons un chien à la force tranquille, qui aime jouer, et faire des câlins en fermant les yeux quand on l’embrasse.
Compagnon de famille, protecteur chéri des enfants, très souvent compatible aux chats, il sait faire sa vie comme si de rien n’était, comme s’il recommençait à zéro, sans rancune.
Compte à rebours dont les mastins ont le secret depuis des générations, adaptation à toutes les situations; il est un grand chien merveilleux qui saura vous consoler dans vos peines, et partager toutes vos joies.
Le mastin est un chien qui mérite son droit au bonheur, qu’on le découvre au plus vite.